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versione telematica di ''Bollettario'' quadrimestrale di scrittura e critica. Edoardo Sanguineti - Nadia Cavalera
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ESTRATTO

Commandos [chant 0.2]

Manon

Bollettario n°40


commandos se soignent les désoles, la tressaille des convois, la sépale soudain aux casernes ; commandos se lèchent les macères, les paniques à zéro, les calcinés de l’avorte, du dégorge en vrille, se lèchent les plutôt mélasses de l’assomme, les gémisses d’être, les convulses en sueur et seringues ; traquent, traquent aux bébés les fémurs, les délabres de bave, traquent commandos les opaques aux aguets
commandos et puis prient Papa Le Père, Le Tout Pissant Des Substances, L’Egorge Soudain ; commandos à outrance se mornent les barbelés, les déchires enfin moulues, les lacères en vrac ; gouffrent, commandos, les vaincus-vaincus, les veules de l’aorte, gouffrent aux macules les miliciens et tout caillots de la trique s’embrasent en désolation et charogne, se nocturnent les douleurs d’un gémit du regard :
“ borgne, borgne-moi maman mon poulain, ma poule mammaire, ma parole mise au groin, la grinche, la titube du croupis ; ma vache où pousse le poumon mou, le mouton poux, l’époux, où pousse le père périssent les précipices, périssent les suppliques de part en part, les intrépides sitôt gibet des glandes, périssent les semences à outrance, les déferles d’infirmes ou d’infirmes
baise, baise ta bave sur la mère, la morte, la mamort, tes moignons, tes pulsions d’arrache l’écarquille soudain muqueuse, tes écrases légèrement tibias, baise et secoue tes suaires d’un trauma, d’une rafale de phalanges, tes respires, les vibres arrières du répugne ; et cogne, cogne les hallucines, cogne les cogneurs-cogneurs, la gangrène, la gargouille, cogne la réprime d’instinct la l, la l, la langue
ta langue, la strangule de glaise, l’anguille à glue, à glaire, à gangue, la glo, la gloglo, la glotte ; ta langue toute tordue, ta trouée, ta tourbe, ta trouble, celle d’enfonce les vagis, les vibres d’intérieur et furtif, l’émue de l’âme amère, la mère, la marmonne du cafouille, la bouchère, celle qui trouille des ardentes, la béante aux empestes souillées, aux barbares d’avant dire, ta brute du cerveau et silex ”
privés de fornique les commandos, privés d’empale et de délabre se relaxent les hurles au soleil, chassent les bambins dans les patauges, dans les atroces lugubres d'en dessous, piègent les bambins, les bébés, les bovins de l'offrande, les tuméfiées mugisses au fond du résigne, piègent les suffoques en renfort et séquelles ; piègent puis s’ouvrent grand les dépèces, se docilent en vain les fusilles de frousse
aux casqués les genoux, les gencives lapines et lapines, les glapisses, aux casqués la fébrile des nègres, le pis le presse, l'éprouve, à la mammaire le baiser femelle, l'aspic, le gruau d’étoiles et tracas, aux mouches, aux meugles, au rouge qu'un matin lève à gros bouillons, à l'époux la peur, la flagelle des gousses, la parpille enfin, à l'époux la ressasse des hanches, la génisse aux gardiens
au groin, au grumeau, à l’agrume la carne, l’enfonce un peu boyaux, un peu tessons des lèvres, l’exhale des corps, la malmène aux soldats, aux solstices qui s’évident les sutures en suffocation et brasiers, qui sordident l’assaut après sévices, après, mais d’abord se terrent et se harcèlent les fibres, les monotones en suspend et vont par les suffoques s’injecter les ornières, mais seuls et sans force
plutôt broyés des saccages et toisons, les miliciens se lèvent ; s’artèrent légèrement mutiles des bras ; piétinent les insurges ; traquent les vertèbres dans les obscures, les fragmentes à rebours et rebours ; traquent les burines, les déchires en purée, les miliciens ; traquent et affrontent les funèbres d’assaut et jappent la nuit, les écarlates au clair de lune ; traquent par ennui, par habitude et par rage et meurent à l’aube sous les abjectes, les miliciens
à bout d’affoles et de démembres un garde se gratte les sinistres, se tortionne les escarpes en frissons et ressacs, sa barbe rassise, son vrombit de la lèvre, ses ravages soudain dans la sature de l’air, ses extases en attendant la relève l’échine à fleur de peur ; à bout d’affoles et de démembres il secoue ses disloques, ses pestilences en plein viol de l’alerte et frappe, frappe encore et encore la hyène au ventre, la divague :
“ par la fureur des canardes au matin, par la martèle des combats et combats, par la sublime des énergies aux saillies de l’attaque, par la face émoussée des ogives où tornadent les lombaires, les muscles, les tendons roués d’acier et de lamine, par la déferle et rotules qu’un officier se les pire à jamais ou jamais en pleine ritournelle, les nausées à peine éteintes, la tressaille des babines légèrement ouverte
assez de transperces au redouble des embuscades, assez de convulses parmi les représailles, assez de renonces et de prières et de génuflexions, assez de fulmines, de flammèches, de flammes-flammes qui tourbillonnent et ferveur, assez de victimes assez, et de lait versé dans la dévaste des clairières et d’innocents au milieu des succombes, assez de chancelle en supplices et lamentes, assez
ne reste plus que le tango des épouvantes, le doux déluge des mutilés au-dessus des décombres ; ne reste plus que le fracas, la crasse, la fumée qui collent aux articules, les blessés dans les sous-bois après la déflagre soudain, les reins accrochés aux cratères, les omoplates en compotes et magma, la mort en bandoulière - l’un se crispe, tend son visage aux nuages et sourdine son dernier meugle d’angoisse et d’angoisse et d’angoisse
mon chiot, ma p’tite charrue, mon bidet, as-tu le cœur pur ? as-tu les abîmes en calices et bréviaires ? quel est ton immaculé poison, ta potence ? sens-tu l’haleine mauve des armes sur ta nuque, la morsure ? mange la guerre mange la guerre, gorge-toi d’exploses et de caillasses à grands coups de blafards, gorge-toi d’inquiètes, tout péroné des miradors, les blêmes gonflés de massacres et razzia, les fermentes à vif ”
jamais se tâtent commandos les fusilles légèrement scrupules, jamais ; jamais bondissent du résiste ni plomb, ni s’opposent de la dégorge, la burine d’obus aux éclats crevés, aux empales après l’éclair, les exorbités d’outre tanière, les tranchants du vermine se frétillent à hue et à dieu, s’avalent les infâmes d’un trait et prient, prient sous la toison, sous la tige-tige, prient ou au contraire prient, les commandos
(…)


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ultimo aggiornamento: venerdì 23 maggio 2003 12.33.06
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